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My Funny Valentine
Carte d’identité du standard My Funny Valentine | |
Compositeur | Richard Rodgers |
Parolier | Lorenz Hart |
Année de composition | 1937 |
Création | le 14 avril 1937 par Mitzi Green dans la comédie musicale Babes in Arms |
Premier enregistrement | 1945 par Hal McIntyre and His Orchestra |
Tonalité principale | do mineur |
Structure musicale | forme AA’BA’’ |
Après sa première rencontre avec le parolier Lorenz Hart, fin 1918 ou début 1919, le compositeur Richard Rodgers se souvient que, ce jour-là, il avait quitté la maison de Hart après avoir acquis en un après-midi une carrière, un partenaire, un meilleur ami et une source d'irritation permanente
[1]. Cette rencontre marque le début d’une fructueuse collaboration entre les deux hommes, qui va durer 24 ans (jusqu’à la mort de Hart en 1943) et verra naître, avec plus ou moins de succès, plus d’une vingtaine de spectacles pour Broadway ainsi que des productions pour Hollywood (musiques de film, chansons isolées...). Créée le 14 avril 1937, la comédie musicale Babes in arms (Place au rythme) est chaleureusement accueillie et reste plus de huit mois à l’affiche, avec 289 représentations. Plusieurs de ses titres sont par la suite devenus des chansons à succès : I Wish I Were in Love Again, Johnny One Note, The Lady is a Tramp, Where or When et My Funny Valentine, interprétée par Mitzi Green lors de la création.
Avant les années 1950, peu de musiciens reprennent ce titre, jusqu’à ce que deux trompettistes contribuent à faire de My Funny Valentine un standard du jazz : Chet Baker et Miles Davis.
L’histoire de Chet Baker est étroitement liée à celle de My Funny Valentine. Le trompettiste enregistre le titre une première fois en 1952 avec Gerry Mulligan. Il en réalise une version dans la mouvance du cool jazz, épurée, dans laquelle la mélodie montante de la trompette est soutenue par la basse immuable du contrebassiste Carson Smith en noires descendantes. My Funny Valentine devient l’une des chansons préférées de Baker qui l’interprètera à presque tous ses concerts (souvent, au cours de ses jeunes années, devant un parterre d’admiratrices en pâmoison...), dans des versions instrumentales ou vocales, et l’enregistre à de nombreuses reprises (on compte environ 40 versions enregistrées dans sa discographie). Propulsé comme le « grand espoir blanc » de la trompette jazz, Chet Baker ne fait pourtant pas l’unanimité dans le milieu musical. Selon le cornettiste Nat Adderley (frère de Cannonball Adderley), Baker n’est qu’une pauvre imitation ridicule de Miles Davis
, même s’il concède qu’il y avait quelque chose dans sa façon de jouer My Funny Valentine
[2]. Le titre accompagnera le trompettiste jusqu’à ses derniers instants et sera joué lors de ses obsèques par Chris Tedesco, un jeune trompettiste de la côte Ouest admirateur de Baker.
Suite à l’interprétation à succès de Baker en 1952, les reprises de My Funny Valentine fleurissent en 1954 : Sarah Vaughan, Ben Webster, Artie Shaw et ses Gramercy Five... En même temps, le titre s’exporte hors du milieu du jazz, notamment grâce à l’enregistrement de Frank Sinatra sur son album Songs for Young Lovers en 1953 (sorti en 1954). En 1956, Miles Davis enregistre à son tour le titre sur l’album Cookin’ with the Miles Davis Quintet. Son interprétation à Carnegie Hall en 1964 reste également dans les mémoires.
Écouter le thème de My Funny Valentine, de forme AABA :
Paroles de la chanson
Couplet
Be hold the way our fine feathered-friend
His virtue doth parade.
Thou knowest not my dim witted friend,
The picture thou hast made.
Thy vacant brow and thy tousled hair
Conceal thy good intent.
Thou noble upright, truthful, sincere
And slightly dopey gent- you are.
Refrain
My funny Valentine
Sweet comic Valentine
You make me smile with my heart
Your looks are laughable
Unphotographable
Yet you’re my favourite work of art
Is your figure less than greek
Is your mouth a little weak
When you open it to speak
Are you smart ?
But don’t change a hair for me
Not if you care for me
Stay little Valentine stay
Each day is Valentines day.
Is your figure less than greek
Is your mouth a little weak
When you open it to speak
Are you smart ?
But don’t you change one hair for me
Not if you care for me
Stay little Valentine stay
Each day is Valentines day.
Sources principales
- BAUDOIN Philippe, notice d’œuvre
- BLOCK Geoffrey, « Richard Rodgers » dans Grove Music Online (en ligne : https://www.oxfordmusiconline.com/grovemusic/)
- GAVIN James, La Longue Nuit de Chet Baker, Éditions Denoël, 2008
- GIOIA Ted, The Jazz Standards : a guide to repertoire, Éditions Oxford University Press, 2012
- « My Funny Valentine » sur jazzstandards.com
Références des citations
Extraits vidéos
Extraits audios
Sélection médiathèque
La médiathèque de la Philharmonie propose une sélection de CD, DVD et partitions autour du standard My Funny Valentine.